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"Blog des Amis du Père Baudouin"
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21 décembre 2008

LETTRE 18

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LETTRE 18

Noël 2008

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Chères Familles, Chers Amis,

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J'aurais dû vous adresser cette lettre beaucoup plus tôt, mais nous sommes tout le temps en panne de courant....alors impossible pour moi d'envoyer mon texte par e-mail. Impossible aussi de remercier individuellement tous ceux qui ont si généreusement soutenu notre action tout au long de l'année. Qu'ils trouvent ici tous mes remerciements et ceux de tous les malades et handicapés qu'ils contribuent et contribueront encore à soulager. Mon rôle dans cette 18ème lettre sera d'introduire le récit de Mady et Yvan Beeckmans sur notre voyage dans le Maniema, et d’y ajouter ensuite un mot de conclusion.

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Impressions de voyage

Ce voyage restera pour moi, tout comme mon jubilé à Gentinnes, un merveilleux souvenir qui me fait revivre. Ce fut un jubilé d'or à l'africaine : beaucoup de joie et une grande chaleur humaine qui s'exprimaient dans les discours, beaucoup d'émotion et de reconnaissance qui se traduisaient dans de multiples petites attentions.

Ainsi, j'ai pu voir les visages des enfants et petits enfants de nos anciens louveteaux. Ils m'ont dit dans leurs discours : «Marmotte (c'est mon totem), nous voyons de nos yeux ce que nos parents nous ont raconté» (moi je ne les avais jamais vus, ils étaient nés après mon départ). Ils m'ont reçu comme le "Mzee", le vieux papa. C'était l'accueil de leur ancien prêtre, vicaire, curé et aussi aumônier scout ....

Ce voyage a été pour moi, en tout cas, comme une récompense d'avoir, grâce à Dieu, tenu mon serment missionnaire de me consacrer jusqu'à ma mort à l'Afrique (serment renouvelé à Gentinnes)....mort qui se rapproche tout doucement, l'Évangile du premier dimanche de l'Avent nous l’a rappelé : Veillez, vous ne savez ni le jour ni l'heure.... 

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L'église de Kakutya est pleine et nombreux sont ceux qui suivent la messe à l'extérieur

Et quelle grande joie ce fut pour moi de voir toutes ces assemblées de chrétiens, si actives et bien vivantes. Merci pour les magnifiques célébrations, pleines de ferveur, dans des églises combles.... J'ai tenu aussi à encourager les prêtres congolais qui aujourd'hui assurent avec tant de dévouement la relève dans nos anciennes paroisses et cela malgré des conditions très difficiles. 

Par contre, je ne vous cache pas la tristesse ressentie de voir ce pays de plus en plus en ruine. Les conséquences  des guerres et des destructions successives sont toujours bien présentes : les pistes restent encore totalement à l'abandon (je n'ai jamais été secoué dans une voiture comme cette fois-ci tant les trous, bosses et fosses se succédaient). Par manque de moyens, les centres de santé, les écoles... sont de plus en plus délabrés ; les églises et les chapelles souffrent aussi de l'appauvrissement progressif des diocèses qui sont contraints de suppléer à la carence de l'Etat Congolais dans de nombreux domaines (écoles, soins de santé, formation citoyenne ....) sans disposer des ressources nécessaires.

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Routes et ponts sont en triste état et la saison des pluies n'arrange rien

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Revenir à Kalima-Kakutya, probablement pour la dernière fois, là où j'ai passé les meilleures années de ma vie missionnaire, ce rêve s'est réalisé grâce à un groupe d'intellectuels originaires du Territoire de Pangi (dont dépend Kalima). Ces jeunes devenus adultes et pères de famille ont voulu témoigner leur reconnaissance de ce que nous avons fait ensemble surtout dans les mouvements de jeunesse pour construire un pays plus beau qu'avant comme le chante l'hymne national congolais :


Par le labeur
Nous bâtirons un pays plus beau qu'avant
Dans la paix

Je remercie Monsieur Kokonyangi et toute son équipe de Siprodepa (Solidarité des Intellectuels pour la Promotion du Développement en Territoire de Pangi) pour ce magnifique cadeau. Qu'ils sachent que je suis très heureux de pouvoir associer mon nom à leur projet de développement dans la région de Pangi.

Quelqu'un qui m'a certainement accompagné durant ce voyage, c'est ma chère "Mamy". Vous ne pouvez savoir ce qu'elle a été pour moi dans ma vocation et durant mes premières années de vie missionnaire. Malgré les misères de l'âge, elle a fait des dizaines de kilomètres à pied, en tram ... pour me trouver les objets qui m'ont été très précieux. Puis, à sa mort, c'est mon frère Louis qui a pris sa relève. Aujourd'hui, ce sont Mady et Yvan qui assurent ce service ...Vous comprendrez ma joie de pouvoir faire ce magnifique voyage avec Mady et Yvan et de leur donner enfin l'occasion de constater de visu le travail qui a été accompli et les situations que nous vivons tous les jours.

Nous nous étions retrouvés il y a maintenant 10 ans, lorsque j’étais (en convalescence) dans ma caravane chez Madame Denise Devis, décédée depuis. Notre première rencontre remonte à 1945, à l'unité scoute du Chant d'Oiseau. Tous ceux et celles qui nous ont reçus, ont pu entendre les voix de Mady et Yvan qui ont trouvé les mots qu'il fallait .... il ne manquait pas de traducteurs en swahili. Ce fut l'accueil de leur prêtre, mais aussi d'un couple ami. Ce fut vraiment le plus beau cadeau que je pouvais offrir à Mady et Yvan ... nos amis congolais l'ont bien compris.

A Lubile, une des paroisses où je suis allé souvent (ma base était à Kakutya) j'ai pu revoir la maison que j'avais construite pour la maman de l'abbé Godefroid Musenge, aujourd'hui présent à Lubumbashi. Cette maman était un peu la mienne - elle me l'a dit souvent. Lors de notre passage à Lubile, j'ai pu faire une petite sieste dans cette maison avant de reprendre la route !!!

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La photo ci-dessus a été prise à Lubile. Elle représente celui qui m'a autrefois sauvé la vie en me repêchant du courant de la rivière :

J'avais pris un bain dans la rivière, mon chien m'avait suivi ....mais entraîné par le courant je n'ai pu le reprendre qu'après plusieurs kilomètres .... nous avons alors attendu longtemps dans l'eau jusqu'au moment où une pirogue est venue à notre secours. J'ai raconté cet épisode pendant mon petit discours...et un « ancien » s'est alors avancé pour dire que c'était lui qui pilotait la pirogue ..... Malheureusement il souffre aujourd'hui de cataracte. Je lui ai promis qu'on fera tout pour qu'il puisse être opéré. C'est bien le moins que je puisse faire en reconnaissance.

Quand je suis arrivé à Kalima-Kakutya .... avec un chapeau colonial (c'était obligatoire !!!) j'étais jeune, j'avais 27 ans. Maintenant, à mes interlocuteurs, j'ai pu dire : «Aujourd'hui vous voyez un vieil homme avec une béquille, avec 50 années de plus ....je rends grâce au Seigneur de revoir vos villages, vos chemins que j'ai eu la chance de parcourir à pied, à vélo, à moto pour vous annoncer la Bonne Nouvelle de l'Évangile. Cet Évangile qui m'a poussé à venir chez vous et qui était la principale raison de ma présence parmi vous. C'est grâce à vous que j'ai pu réaliser ma vocation "missionnaire". Actuellement en Belgique, en Europe, il n'y a plus assez de vocations missionnaires, aussi je suis revenu pour dire à tous ces jeunes gens d'ici (qui n'étaient pas encore nés à l'époque) que c'est eux que Jésus continue à appeler maintenant ... »

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Mais je laisse la place à Mady et Yvan, et au récit du voyage …


BILD0973b   Avec Yvan et Mady, messe à Kakutya

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VOYAGE AU MANIEMA        Octobre-Novembre 2008

par Mady et Yvan Beeckmans

Et oui, le voyage a eu lieu, le retour de Padri Baudouin dans ces villages qui l’ont vu vivre ses premières années de missionnaire, ces retrouvailles nous les avons vécues dans l’émotion, la joie profonde et vraie, l’exubérance, avec intensité. Quel beau pays que ce Maniema !

Premier flash, majestueux, le fleuve Congo à hauteur de Kindu. Instants magiques lorsque le soleil fait miroir sur cette étendue d’eau jusqu’à l’horizon. Mais aussi, pour nous qui visitons ce pays d’Afrique pour la première fois, sur le bac durant la traversée, nos premiers contacts directs avec la population  intriguée par notre présence.

Baudouin nous parait anxieux, se souvient-on de lui ? Que va-t-il retrouver ? Sa santé lui permettra-t-elle de vivre le programme de ces prochaines journées ? Nous quittons –en voiture– les rives du fleuve pour se retrouver très vite en forêt, sur la piste qui doit nous mener à Kakutya (à 5 km de Kalima). Pays vallonné, collines couvertes par la végétation, très diversifiée, des arbres magnifiques…. et aussi des cours d’eau qui se perdent sous la frondaison de cette nature luxuriante.

Nous allons très vite percevoir la qualité de l’accueil qui attend le Padri Baudouin … car tout au long du parcours, lors des traversées des villages successifs, des groupes d’hommes, de femmes et d’enfants guettent son passage.

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Chants, danses, discours, remises de cadeaux mais surtout beaucoup d’émotion dans le dialogue entre le Padri et les groupes de villageois. Baudouin retrouve le sourire, oublie ses maux.

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Le lendemain, journée prévue à Lubile, village qui lui réserve un accueil très chaleureux –fête sous l’arbre des palabres- messe festive dans la petite église construite il y a près de 50 ans, chants, danses, discours … repas en commun préparé par les mamans.

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Après une nuit de repos, fête à Kakutya paroisse fondée par les pères Blancs … magnifique célébration africaine dans une église trop petite pour accueillir tous ceux qui voulaient remercier le Padri. Une chorale de 100 personnes, un groupe bien harmonieux de petites danseuses habillées toutes en blanc, la joie de retrouver le Père Baudouin qui a laissé dans le souvenir des anciens et dans la tradition orale tant d’anecdotes qu’aujourd’hui encore elles font rire tous ses amis.

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Les mamans participent activement à la célébration

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Danseuses et petits danseurs traditionnels

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Malheureusement toutes ces manifestations de joie et de sympathie ne peuvent masquer les réalités de la vie quotidienne. Les conséquences des guerres qui ont sévi au cours des dernières années sont encore bien présentes …, cette folie de destruction, cette volonté d’anéantissement a laissé une situation désastreuse… L’abandon des exploitations industrielles à Kalima a supprimé les revenus d’une large part de la population … Tout est problème.

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Un groupe d’hommes, originaires de ces villages, qui aujourd’hui travaillent à Kinshasa ou Lubumbashi, professeurs, éducateurs, de profession libérale ou commerçants, ont décidé de se regrouper pour apporter au territoire de Pangi  (province du Maniema) une aide pour améliorer le sort des populations.

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Ils y  étaient scouts, jeunes étudiants, et le Père Baudouin était leur aumônier. Le souvenir du dynamisme du P. Baudouin les a conduits à engager des actions pour sortir ces populations de leur isolement : amélioration et entretien des pistes, reconstruction de certains ponts, mise en activité de moyens de production alimentaire (pisciculture, culture du riz ….), amélioration des soins dans les dispensaires …

IMG_0079rA l’occasion du Jubilé de 50 années de sacerdoce du P. Baudouin en République du Congo, le professeur Joseph Kokonyangi (Professeur à l’Université de Tokyo) lui a proposé un retour aux premiers postes des années 1958-1975, et d’y créer la «Fondation Père Baudouin Waterkeyn» pour assurer le suivi de leurs actions de redressement des conditions de vie locale. Ce groupe fut le moteur de notre voyage.

Joseph Kokonyangi chaleureusement accueilli dans un village de son enfance

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Après Kalima, retour à Kindu pour se diriger dans une autre direction vers Kampene où «le Padri» a passé près de dix années de sa vie. Il nous a fallu plus de dix heures pour atteindre Kampene, situé à 140 km de Kindu. Mais tous les problèmes rencontrés nous ont aussi donné l’occasion de côtoyer la population des villages et d’admirer cette nature, cette forêt luxuriantes.  

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Accueil coloré par les mouvements de jeunesse de Kampene

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A Kampene, accueil enthousiaste, arcs de triomphe, chants, danses et discours !

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Deux moments chocs : la rencontre avec les jeunes, 3 écoles (2 primaires, 1 secondaire, 2400 élèves !), la visite de l’atelier pour handicapés, fondé par le Padri. Malgré la destruction et le vol de tout l’équipement lors des guerres précédentes, cet atelier  permet aujourd’hui à une vingtaine d’handicapés de travailler et donc de subvenir (très modestement… presque à la limite de la survie) à leurs besoins …couture, cordonnerie, menuiserie, vannerie…..

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Rendons hommage à la ténacité, au courage de Joseph Kamatica responsable de cet atelier. Rendons hommage au courage de ces hommes et de ces femmes. Là aussi nous avons vu des voiturettes pour handicapés expédiées de Belgique !

Grand merci à Baudouin de nous avoir donné l’occasion de l’accompagner dans ce retour au Maniema.

Grand merci au professeur Kokonyangi et à son équipe pour avoir organisé cette expédition de main de maître. Grand merci aux curés des paroisses de Kakutya et de Kampene de nous avoir accueillis avec tant de gentillesse, de disponibilité, et de convivialité.

Mais notre séjour n’était pas fini, nous avons repris l’avion avec Baudouin jusqu’à Lubumbashi pour rejoindre la communauté des Pères Blancs.

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Après un jour de repos, nous avons visité l’hôpital Sendwe dont le Père Baudouin assure l’aumônerie. Le Père Baudouin a largement décrit dans son blog les problèmes rencontrés, la situation d’abandon, l’état de délabrement de cet hôpital… où se retrouvent les plus démunis qui sont dans l’impossibilité de payer les coûts journaliers demandés dans les autres hôpitaux de la ville. Nous n’avons pu retenir notre désarroi et notre émotion devant tant de souffrance physique et morale, devant un tel chaos.

Il est tout simplement indigne d’un état, d’une province, d’une ville dont le sous-sol est parmi les plus riches du monde, de faire preuve d’une telle incompétence de gestion de cet hôpital, d’un tel dédain, d’un tel abandon. Et le Père Baudouin, aidé par sa petite équipe, tente d’alléger tant soit peu, la douleur des uns et la désespérance des autres.

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Les raisons d'espérer

Heureusement, nous avons pu retrouver confiance dans la vie lors de la visite de la «Cité des Jeunes», à Lubumbashi, tenue par les pères Salésiens dont le centre de formation professionnelle est essentiel pour l’avenir de cette ville. Visite aussi de 2 paroisses situées dans la cité et tenues par les Pères Blancs confrères du Père Baudouin…..sources d’espoir pour l’avenir. Et un grand merci à cette communauté des Pères Blancs pour leur accueil amical.

A bientôt, Baudouin !

Mady et Yvan Beeckmans

(suite de la Lettre 18 du Père Baudouin)

Retour à Lubumbashi

Après ces magnifiques journées, je suis revenu au boulot de tous les jours à l'hôpital Sendwe. Ces jours-ci, j'ai redit dans un petit discours pour introduire dans notre groupe le confrère Père Blanc qui va me remplacer pendant mon absence :

«Cher Père Alphonse, je ne te remettrai pas l'aumônerie dans un emballage cadeau, mais comme elle est. Rappelle-toi ce proverbe : une branche qui casse fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse».

Autrement dit, il y a une triste réalité à ne pas cacher, mais il y a aussi de très belles choses :

- le dévouement de beaucoup d'infirmier(e)s, du personnel (très mal payé),

- les papas et mamans qui restent des journées entières, jusqu'à plusieurs mois, aux cotés de leur conjoint, de leur enfant malade,

- les jeunes qui nous aident à assurer les messes.

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Les scouts sont des auxiliaires eficaces et appréciés de l'aumônerie de Sendwe

Non, la forêt qui pousse ne fait pas de bruit .....

Chers Amis, Chères Familles, je voudrais vous souhaiter de tout coeur une heureuse fête de Noël et ce malgré toutes ces crises qui frappent le monde et en particulier ma patrie d'adoption : le Congo à Goma .Cette fête de Noël 2008, je la vivrai encore ici dans notre chapelle de Sendwe, avec nos chers malades. Puis ce sera le retour le 28 décembre pour remettre ma vieille carcasse en ordre. Il parait qu'en France on donne une prime de 1000 euros pour envoyer à la casse sa vieille voiture et en acheter une neuve. J'espère que ce ne sera pas "la casse" pour moi et que les opérations me permettront de la faire revivre pour une dernière étape ...avant la retraite !

A tous, très heureuse fête de Noël

et meilleur souvenir,

Baudouin Waterkeyn

Le Père Baudouin revient en Belgique fin décembre pour se soigner. Avant son départ de Lubumbashi, il met en place une ASBL qui aura pour but de soutenir les activités de l'aumônerie de l'hôpital Sendwe, pendant son absence. Les besoins sont énormes, ses témoignages au fil du temps nous l'ont bien montré. Un bon accueil à sa demande de soutien lui sera d'un grand réconfort durant ces prochains mois de remise en forme physique.

UN TOUT GRAND MERCI D’AVANCE.

Compte chez les Pères Blancs : 210-0622888-06,

avec la mention : P. Baudouin Waterkeyn

Une ATTESTATION FISCALE sera délivrée pour tout don à partir de 30 euros, versé à :

PROMA a.s.b.l. Boulevard du Souverain, 199 à 1160 Bruxelles

Compte n ° : 000-0173311-69, avec la mention :

‘Pour le P. Baudouin Waterkeyn, par les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs)’

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Adresse Email du Père Baudouin = waterkeynbaudouin@yahoo.fr

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Pour les colis éventuels pour nos projets :

Mr et Mme Yvan Beeckmans

84, rue des Volontaires

1332-Genval

Tél. : 02/653.32.89

Email = ybeeckmans@yahoo.fr

__________________

Adresse du Blog = http://perebaudouin.canalblog.com 
Email du Blog = tamtam_1310@yahoo.fr


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